Représentant pendant deux jours la FNAB au stand de l'Agence Bio dont nous sommes membres fondateurs avec le Synabio, Coop de France et l'Apca, j'étais cette année encore au salon de l'agriculture. Comme d'habitude, ce fut l'occasion de riches rencontres. L'engouement actuel pour "Le bio" a vu défiler sur notre stand, journalistes, curieux de tout bords, consommateurs septiques ou adeptes ainsi que des producteurs s'interrogeant et des convaincus démunis.
Que peuvent retenir l'ensemble de ces visiteurs, qu'ils soient mangeurs ou producteurs dans une période aussi trouble pour notre alimentation?
Est ce que cette vitrine sert encore l'avenir de l'agriculture ou enterre elle un peu plus un modèle à bout de souffle?
J'étais aussi la même semaine à "Sortons l'Agriculture du Salon" à la demande de mon ami Arnaud DAGUIN pour partager une table ronde sur l'agriculture du vivant. Autre lieu, autres visiteurs (quoi que certains comme moi ont fait les deux) mais probablement les mêmes interrogations avec sûrement quelques réponses supplémentaires. Oui le temps est venu de passer du questionnement à l'élaboration des solutions. Oui la bio fait partie des solutions et représente aujourd'hui le langage le plus affiné pour réunir l'ensemble des acteurs de la filière alimentaire autour de solutions innovantes. Oui mais! La bio ne peut se passer de regarder autour d'elle d'autres initiatives. Celles qui peuvent dans un premier se passer de la labellisation Bio mais qui pourront par leur complémentarité constituer la ou les bio+ si nécessaires à la reconnaissance d'une démarche qui ne peut se venter d'être finalité.
Ceux qui travaillent pour une agriculture des sols vivants, qui promeuvent la permaculture, l'agroforesterie, l'agroécologie, le commerce équitable, ceux qui s'interrogent au sein de leur CUMA ou qui venant des villes décident de s'engager pour un retour dans nos campagnes, ces élus qui se mobilisent pour l'alimentation bio et locale dans les cantines ou le rapprochement ville-campagne, ces start-up qui inventent de nouveaux modes de commercialisations, slow-food ou ces consommateurs qui s'investissent dans les magasins d'un nouveau genre, tous et j'en oublie, regardent vers un destin commun: Celui de la qualité de notre alimentation et la durabilité de notre agriculture!
La bio a été un outil formidable et doit le rester sans s'enorgueillir de son succès commercial et gardant la tête froide et le cœur ouvert pour continuer à être force de lien.
J'avoue être surpris de constater les effets de toutes petites choses pour nourrir cette économie du lien. Nombreuses sont désormais les occasions de voir comment notre petit balluchon de foin rappelle à qui le touche, le sent ou en déguste une préparation culinaire que ce n'est pas le supermarché qui les alimente mais une terre, un savoir faire et la campagne des paysans.
Si nous gardons ensemble cette volonté de nous associer, nous constaterons que d'un sol vivant peut naître une économie vivante au sein d'une société vivante.
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